
Assurément c’est l’image du jour. Le Président de la Transition, Paul-Henri Sandaogo Damiba, entouré de ses prédécesseurs, Roch Marc Christian Kaboré et Jean-Baptiste Ouédraogo.Il aurait voulu donner un indice de sa volonté de rassembler les Burkinabè qu’il ne s’y serait pas pris autrement.Mais on aura tous remarqué qu’il manque trois anciens chefs d’Etat sur la photo de famille: l’ancien président de la Transition, Michel Kafando, Blaise Compaoré, toujours en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en octobre 2014 et Yacouba Isaac Zida, réfugié, lui, au Canada. Les deux derniers ont la particularité d’avoir des ennuis avec la justice, Blaise Compaoré a notamment été condamné à la prison à vie dans le dossier Thomas Sankara, et risque d’être conduit directement derrière les barreaux à sa descente d’avion.Mais ça c’est une autre histoire.
Pour l’heure, le pays a des priorités plus importantes que de demander des comptes à ses anciens dirigeants: faire face aux hordes terroristes qui veulent réduire le pays en cendre.
Pour gagner la guerre, le Président Damiba sait plus que quiconque qu’il a besoin de toutes les intelligences et de ce fait, il bat le rappel des troupes. S’il a lui-même instruit un procès en incompétence contre Roch Marc Christian Kaboré, gérer le pouvoir d’Etat pendant six ans confère forcément une expérience sur laquelle il ne faudrait pas cracher.Cette rencontre que le président Damiba a tenue avec ses prédécesseurs intervient alors que l’atmosphère sociale est des plus tendues. Anciens dignitaires démis avec effet immédiat, menace sur des personnalités publiques, discours ethnicistes,… l’ambiance est électrique.L’entrevue entre Roch Marc Christian Kaboré et son tombeur ainsi que les sourires que les deux affichaient suffiront-ils pour autant à faire baisser la fièvre sociale ?Rien n’est moins sûr.