
Le retour de l’ancien président Blaise Compaoré annoncé pour ce jeudi continue d’alimenter les débats. L’ancien président de la CENI, le journaliste Newton Ahmed Barry s’est invité dans les discussions à travers cette publication.
Ainsi vont les choses de la vie !On a beau être intelligent, il y a toujours une case qui vous manque ! J’ai lu avec bcp d’intérêt la sortie du Dr, (j’aurais voulu dire frangin Rasabalga, mais je n’ose pas pas…une si lumineuse brillance ne peut pas être incarnée). Le problème de la trop grande intelligence, c’est qu’elle finit par agir comme la folie des grecs si on y prend garde: « elle perd son auteur…». On ne peut pas inséminer « un baudet » et espérer qu’il en naisse « un pur sang ». Mais de façon générale le problème des Burkinabè c’est son élite. Il faut que nos actions ne souffrent pas d’ambiguïtés. Nous sommes face à nos inconséquences. Celui qui dit qu’il est étonné des derniers développements n’est pas honnête. Depuis les premiers vagissements du MPSR les signes n’ont pas manqués. Plus il disait se démarquer des politiques et des OSC, plus on voyait bien ses préférences. Mais le coup de bluff a fait son effet. Que penser du retour annoncé de Blaise Compaoré ? S’il se réalise dans les conditions qui sont annoncées, c’est le pire des scénarios. C’est vrai que Damiba s’est déjà essuyé les rangers sur la toge du Conseil Constitutionnel, c’est vrai aussi que ce qui a perdu Blaise Compaoré c’est ce sentiment qu’il n’est pas tenu au respect de la loi. En revenant dans les conditions qui se dessinent c’est à posteriori la victoire qu’il est possible de se jouer de la loi et de la justice, selon qu’on est puissant ou pas. C’est in fine le sentiment qu’il avait raison et qu’on lui avait fait la force. Alors un retour sur les auspices d’une double victoire ; celle sur le peuple et sur la justice.
S’il se dissémine le sentiment que les décisions de justice ne valent que pour les faibles, aucune réconciliation ne pourra encore sauver ce pays. Damiba doit donc bien réfléchir, s’il le peut encore. Un pays repose sur au moins trois piliers : L’espérance en un idéal commun, le rempart d’une justice régulatrice et la puissance d’une armée protectrice. Des trois, seule restait encore chancelante la justice, comme une frêle lueur d’une bougie dans le vent. Il ne faut pas l’éteindre.Mais surtout on attend de voir comment vont réagir Roch, Kafando et Zida à ce conclave de la réconciliation dans les conditions de Damiba. Vont-ils aller à Canossa aux pieds de Damiba que surplombe un superbe Blaise Comparé ? On est pressé de voir tout ça !
Enfin, en toute fraternité, félicitations à Rasabalga. C’est bon de savoir faire amende honorable. C’est le temps de se compter! Allah aide ceux qui s’aident !
NAB