
Le grand « djandjoba » de la réconciliation nationale a viré au bal des copains. Sur 6 attendus,ils étaient finalement 3 au conclave de Kosyam ce vendredi 8 juillet 2022 : le Président Paul-Henri Sandaogo Damiba, Blaise Compaoré, rentré la veille d’Abidjan et Jean-Baptiste Ouédraogo. On ne peut pas vraiment dire qu’il y a mésentente dans ce trio au point qu’ils méritent d’être réconciliés.Abonnés absents pour des raisons diverses, Michel Kafando, Yacouba Isaac Zida et Roch Marc Christian Kaboré. Il faudrait donc repasser pour la belle image qu’imaginait Paul-Henri Sandaogo Damiba, celle où on aurait vu tous les anciens chefs de l’Etat, tout sourire face à l’objectif. S’il serait cruel de parler de fiasco, la rencontre de Kosyam aura perdu quand même de sa saveur.La raison principale de ce demi-échec, c’est le retour au pays de Blaise Compaoré. Condamné par contumace à la prison à vie dans le dossier Thomas Sankara, l’ex-enfant terrible de Ziniaré est rentré au bercail 8 ans après sa chute et son exil forcé en Côte -d’Ivoire. Pour beaucoup il aurait dû être conduit directement de l’aéroport à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) pour méditer sur les crimes pour lesquels il a été retenu coupable.Dérouler le tapis rouge à celui que beaucoup rêvent de voir derrière les barreaux était innaceptable pour les défenseurs de l’application stricte de la justice. Et ils étaient nombreux, notamment au domicile de Roch Marc Christian Kabore pour l’empêcher d’assister à ce que d’aucuns ont qualifié de mascarade . Les explications de Kosyam selon quoi cette rencontre de haut niveau n’entravait en rien les procédures judiciaires, n’y ont rien fait.C’est la preuve aussi que l’affaire n’a pas été bien peaufinée. La réconciliation que les militaires ont voulu » commando » a été un échec. Et au lieu de rassembler les Burkinabè, elle aura contribué à les diviser davantage.Mais qu’on se le dise, ils sont nombreux à ne pas se préoccuper de ces débats policitiens parce qu’ils ont d’autres priorités : regagner leur logis qu’ils ont fui pour échapper aux terroristes et assurer 3 repas par jour. Toute chose qui relève d’une gageure dans le Burkina d’aujourd’hui.