
Le Président ivoirien Allassane Dramane Ouattara a eu à Paris, le mercredi 25 janvier 2023, avec Emmanuel Macron, président français, un entretien pour discuter officiellement du Burkina Faso.
Il faudrait tout de suite souligner que ce sujet Burkina Faso est abordé par les deux présidents en l’absence de tout représentant de citoyen burkinabè ou d’un membre du gouvernement du pays concerné.
Le Burkina Faso a décidé, le 18 janvier 2023, de dénoncer l’accord militaire qui le lie avec la France pour l’installation d’une base l’armée française dans le pays.
En effet, depuis le 18 janvier 2023, le Burkina Faso, par une note diplomatique au gouvernement français, a dénoncé un accord militaire d’installation des forces spéciales françaises à Kamboinsé situé dans les périphéries de la capitale Ouagadougou. Dans cette base, environ 400 militaires étaient installés officiellement en 2015, ce depuis la Transition du président Michel Kafando.
Cet accord a été renouvelé en mars 2018 par le président Roch Marc Christian Kaboré à Paris.
Cet accord avait pour objectif de lutter contre l’insécurité djihadiste-terroriste avec la contribution de la France.
Devant l’échec de cette lutte contre le terrorisme, le Burkina Faso a décidé de rompre ses liens avec cet accord militaire français afin de voler avec ses propres ailes dans cette guerre. Il a ainsi décidé de compter uniquement sur l’engagement populaire de ses citoyens à travers le recrutement, la formation et l’équipement de plus de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP) afin de renforcer les forces de défense et de sécurité (FDS).
Le président Emmanuel Macron, réagissant à cette lettre diplomatique du Burkina Faso pour la dénonciation dudit accord, avait laissé entendre par les médias français qu’il attendait davantage de clarification de la position burkinabè sur ce sujet.
Aussitôt, le gouvernement burkinabè avait répondu à cette sortie d’Emmanuel Macron par une intervention de son porte-parole, notamment le ministre de la communication, des arts et de la culture, Jean Emmanuel OUÉDRAOGO, qui a laissé entendre que pour son gouvernement, la demande de rupture de cet accord se justifie par le fait que le Burkina Faso a décidé que la guerre contre le djihadisme -terrorisme doit désormais être une affaire endogène conduite par les Burkinabè eux-mêmes.
En sus, cette demande de rupture est prévue par les textes de l’accord pour chaque partie signataire.
Également, lors de la visite récente au Burkina Faso de la secrétaire d’Etat française chargée de la politique africaine, elle avait souligné que la force de l’opération Sabre est au Burkina Faso à la demande de ses autorités et cette force militaire partirait dès que le gouvernement burkinabè le souhaite.
Cependant, après cette prise de responsabilité par le gouvernement burkinabè par sa dénonciation de la présence de la base militaire française, cela crée certainement des soucis au gouvernement français et à ses clients politiques en Afrique et voisins du Burkina Faso.
C’est dans ce cadre qu’une rencontre a été organisée à Paris entre le président ivoirien, Allassane Ouattara et Emmanuel Macron, président français, afin d’aborder le sujet Burkina Faso.
La question que les Burkinabè se posent est de savoir pourquoi leur pays doit-il être un sujet officiel de discussion entre deux présidents étrangers où aucun Burkinabè ou membre du gouvernement n’est invité ni ne participe ? Quelle est la conclusion de cette discussion et quelle conséquence sur la sécurité du Burkina Faso et des Burkinabè ? Nul ne saurait y répondre, en dehors des organisateurs de cette discussion.
Ce qui est à craindre pour les citoyens burkinabè, c’est certainement l’aggravation de leur sécurité par une volonté et des velléités de déstabilisation extérieure. En plus de la guerre contre l’expansion du terrorisme, le Burkina Faso devrait désormais intégrer l’aspect de la guerre contre des éventuels assaillants de certains pays voisins qui risquent de créer des alliances tactiques et stratégiques avec les groupes djihadistes-terroristes pour viser le même objectif : la déstabilisation du Faso.